dimanche 18 janvier 2009

Baiser rose, baiser bleu



Baiser rose, baiser bleu


À table, l'autre jour, un réseau de guipure,
Comme un filet d'argent sur un marbre jeté,
De votre sein, voilant à demi la beauté,
Montrait, sous sa blancheur, une blancheur plus pure.

Vous trôniez parmi nous, radieuse figure,
Et le baiser du soir, d'un faible azur teinté,
Comme au contour d'un fruit la fleur du velouté,
Glissait sur votre épaule en mince découpure.

Mais la lampe allumée et se mêlant au jeu,
Posait un baiser rose auprès du baiser bleu :
Tel brille au clair de lune un feu dans de l'albâtre.

À ce charmant tableau, je me disais, rêveur,
Jaloux du reflet rose et du reflet bleuâtre :
" Ô trop heureux reflets, s'ils savaient leur bonheur ! "

Recueil : Dernières poésies, Théophile Gautier


Merci à Catherine, grâce à qui j'ai pu voir et publier ces magnifiques photos de corps féminins.

vendredi 16 janvier 2009

Spécial dédicace

image bric-a-brac.org
- Allo ! Tu peux te connecter pour voir ce qui se passe ?
Je comprends rien.

Ils
m'ont encore enlevé un truc.
Ils font bouger mon blog.
- Ah bon ? Ils sont peut-être en grève...




Une chanson probablement écrite pour la "Bronzée de l'ordi",
que je lui dédicace en toute affection fraternelle.

mercredi 7 janvier 2009

Brumes


Découvrez David Barnett!

Ouvrez le lecteur avant de visionner le diaporama
pour avoir les images et la musique en même temps.




D'après une présentation pps de J-A



Brume, mystérieuse intimité
L'impudique écriture
Sacralise les aveux ;
Mais ne révèle pas la mesure

Du mystère délicieux.

Elle engage le dire

Tandis que le silence
Feutre mon vivant quotidien,
Encore plus intime...

Toute la saveur de la vérité,

Dans la douceur du non-visible,

Fait l'essence ouatée
De la confidence qu'on dévoile !
La proximité devinée

De votre présence, m'offre un espace

De promesses diffuses et séductives,

Brume, coulisses d'intimes traces...

Et la connivence secrète d'unique place

De mots murmurés, suspendus,

Symbolise l'impalpable

Et s'accorde dans cette humide nudité

De vibrations "imparlables"...

D'audacieux clairons annonceraient

Les formes, plutôt que le fond,

Et celles-ci, divulguées

Pour mieux se cacher, s'enfoncent
Dans un écran préservé.
Majestueuse beauté, distance,

Brume avec toutes tes gouttes déluges,

Tu encoconnes la transparence

Qui se dérobe, refuge...

La légèreté de l'être s'abstient de déclarations

Et se satisfait de sérénité douce

Porte ouverte à de soyeux messages

Qui se dénouent... Brume

Ta réserve à secrets, inépuisable,

S'alimente d'intime, étanche

A tout orage, jamais ne se fige

Dans ce floche et imprécis nuage.

Arieth

mardi 6 janvier 2009

Le monde est bleu comme une orange

(photo M. &Mme Serre http://phengels.club.fr/)


J'avais un ami, en 2001, qui m'a aidée à passer un cap difficile. On s'entendait bien, surtout à cause de sa poésie. Puis un jour, il a changé de portable, de goût ou d'amie.
Je ne pouvais plus le joindre mais, assidue, j'ai continué de l'appeler.

Ne comprenant pas son silence, j'ai insisté. Pendant quatre mois. Sans m'en rendre compte, au fil de tous ces messages qui s'enregistraient sur un répondeur (jusqu'à vingt par jour !), je me livrais toute entière (en tout bien tout honneur, naturellement).

En visite chez ma copine Virginie, j'appelle une fois de plus. E là, enfin, une voix me répond :
- Madame, vous ne parlez pas à qui vous pensez. Depuis quelque temps j'ai un abonnement chez Orange et apparement, on m'a attribué l'ancien numéro de votre ami. Il y a un bon moment que je reçois vos messages, et je ne savais pas comment vous joindre.




Orange a changé ma chanson ! Euh, non, plutôt, Orange a donné le numéro de mon ami à un quidam...

Je me fache :
- Quoi ? Depuis quatre mois, vous écoutez sans vous faire connaitre ? Mais...
- Oui, et je vous connais un peu. Je peux vous dire que vous aimez la nature, vous êtes romantique...
- Oh ! Ça suffit !
- Ne raccrochez pas Madame ! Vous avez une jolie voix (la phrase qui t'enjole pour que tu restes). Et j'ai compris que vous êtes une amoureuse éconduite. Aussi, j'aimerais faire quelque chose pour vous. Mais je ne vois pas quoi.
- Je n'ai pas besoin de vous. Je me débrouille toute seule. Là je vais raccorcher, je ne suis pas chez moi, et cette conversation n'a pas de sens.
- Ecoutez-moi s'il vous plaît. J'ai un très bon copain à qui il est arrivé la même chose qu'à vous. Il y a quatre mois, sa copine l'a quitté. Il est très triste et fâché, comme vous. En plus il vous ressemble un peu (ben voyons, je vais y croire !).

C'en est trop ! J'agonis mon interlocuteur : voyeur, entremetteur, et autres mots peu aimables, tout en me jurant intérieurement de rouspéter sévèrement chez Orange.


- Allez, notez le numéro de cet ami, c'est le 06 .. .. .. .. . De toute façon personne ne vous oblige à l'appeler. (tu parles, un type qui habite à 600km, qu'est ce que j'en ai à faire ? Je note qaund même le numéro.)

- Au revoir Monsieur. Au fait, comment vous appelez-vous?
- Alain.
- Alain comment ?
- Alain. Tout court !

A peine le téléphone raccroché, avec Virginie, le fou-rire nous prend. On évalue ce que je risque à appeler ce numéro. Finalement, piquée par la curiosité, "pour voir", par jeu, je rappelle. Ouf ! Ce n'est qu'un répondeur.

- Bonjour Monsieur. Excusez-moi de faire irruption dans votre vie comme ça, alors que nous ne nous connaissons pas. Je vous dis juste un poème. Et vlan ! Je dis un poème sur un répondeur inconnu. Tout de go !


Passe la nuit, pleine de remords et de honte. Je ne suis pas dragueuse, ça ne me ressemble pas d'appeler un inconnu comme ça, juste parce que son copain m'a raconté qu'il était triste et seul. Au matin, je décide de rappeler cet homme qui a bien dû se demander toute la nuit qui est cette femme anonyme, énigmatique et saugrenue. En fait, je brûle de curiosité de connaître sa réaction.

- Bonjour Monsieur. C'est moi qui vous ai envoyé un poème hier soir. Je...
- Qui ça, vous ?

Et me voilà en train d'expliquer que le numéro de portable de mon ami a été donné, sans plus de formes, par Orange, à son ami Alain.
- Alain comment ? J'ai plusieurs amis qui se nomment Alain.

- Je ne sais pas, il m'a dit Alain "tout court"...

Et je décline mon identité, les circonstances de mon appel, renouvelle mes plates et sincères excuses. La conversation est engagée. Nous parlons de nos enfants. Soudain le charme opère par le rire "avec les prénoms de nos petites-filles on pourrait faire de la confiture" (Miel et Mirabelle, un joli mélange) . On a les mêmes arbres dans nos jardins (oui, c'est possible et vraisemblable), nos ami(e)s nous ont quittés à la même date, et ainsi de suite.
Et si j'ai fait de la danse folklorique polonaise, lui est carrément d'origine polonaise par sa mère.
Enfin, dans ces cas là, on découvrirait même qu'on s'est lavé avec la meme eau.


Le temps est passé vite et agréablement au téléphone avec cet inconnu. Pour rendre la monnaie du poème reçu, le monsieur me demande :
- Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? (heureusement que le portable ne transmet pas les couleurs... de mes joues à cet instant).
Je réponds :
- Une chanson !
Comment aurais-je pu deviner que ce monsieur chantait ? Et, micro resté ouvert, je l'entends bougonner :
- Mais qui c'est celle-là ? Elle est encore plus dingue que moi ! Ma guitare n'est pas accordée, où est mon médiator, qu'est-ce que je vais lui chanter ? Je ne la connais pas.

Puis j'entends quelques accordds de guitare et :
- Haaa ! Belle inconnue que le hasard m'envoie, lalala lalala...

Alors là, je me dis qu'il a du feeling, et une belle voix aussi. Et je lui trouve plein d'autres qualités.

Nous aurons ce mois-là 3000 francs chacun de téléphone, pas remboursés par Orange (à qui je voulais, la veille, réclamer des dommages et intérêts). Puis l'essence pour se rencontrer, pas remboursée par Orange non plus. Cette histoire a sept ans maintenant, toujours actuelle, puisque c'est la mienne.

Le hasard est l'harmonie du beau et du bien. Et en effet, nous avons tous les deux, au tréfonds de nous, comme une "âme slave" qui sommeille, et fait le limon de nos états d'âmes : la musique polonaise (la Krakowiak )


Arieth


(photo http://aboutpoland.blogspot.com/)




KRAKOWIAK "La krakowiak est une création spontanée des Polonais. Le nombre de ses chansons s'étend à l'infini et beaucoup sont inspirées par l'amour. Cependant il y en a quelques-unes très satiriques et dont l'esprit a fait tous les frais. Puis d'autres qui sont la peinture des mœurs champêtres, puis enfin d'autres qui sont consacrées à la gloire et à la beauté. Celles-ci procurent à l'âme de tendres et pénétrantes émotions. La krakowiak, malgré son origine populaire, se chante dans tous les salons polonais, mais c'est qu'en elle est l'expression pure et complète de la poésie nationale."

Léonard Chodźko, Ignace-Stanislaw Grabowski,
La Pologne, historique, littéraire, monumentale et pittoresque

jeudi 1 janvier 2009

Touaregs, Hommes "bleus"





Bonjour mes amis "Bleus", couleur de mon coeur !

Quand j'étais en Algérie de 1963 à 1966, à Béchar, Beni-Abbès et Kenadza, je me souviens avoir vu des caravanes de méharis, et des hommes nobles, en cavaliers fiers, passer.

Depuis, j'ai fait connaissance avec Ammadithan Abdoulfita, bijoutier à Niamey.
J'aime votre poésie, votre musique et votre poterie ! Je rêve en imaginant les femmes teindre l'indigo.

L'indigo, couleur dont mon coeur est friand ! Peut-on aimer autant une couleur ? Quand je ferme les yeux fort, je la vois au fond de ma rétine qui reste, en toile de fond.


J'aime votre errance et vos coutumes, j'aime de savoir que vous existez, et résistez.
J'aime votre liberté que vous défendez. Votre calendrier va tomber en janvier comme le nôtre, cette année. N'est-ce pas un signe divin, oui divin, de probables réconciliations de paix dans ce monde tordu de douleurs et d'adversité, parce qu'il a perdu ses vraies valeurs que vous perpétuez ?

J'ai aussi fait la connaissance d'Abdou au site merveilleux de photos de vos paysages inneffables ; aux couchers de soleil qui n'en finissent pas, aux palmiers arachnéides qui se découpent parfaitement sur ces cieux qui flamboient !


Il y a aussi Mokrane qui, de son site aux désirs humanistes, fait de mots simples, une quotidienne poésie !


Hommes Berbères, Femmes Berbères, je vous envoie mes voeux de Bonne Année, peuple libre et voyageur. Assegas Ameggaz Yennayer Amazigh 2959.



Amicalement

Marie-Henriette


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L'Astronome, un chapitre du Petit Prince
(Antoine de Saint-Exupéry) en Tifinagh
Ce livre, publié en 1943, a été édité à plusieurs millions d'exemplaires et traduit dans une centaine de langues, du Breton au Cingalais et du Tifinagh au Wolof.

Je me voue à vous














(Henri Matisse -1869-1954)




Depuis que je me voue à vous,

Ne sachant plus conjuguer,
Le je se met à genoux,

Le tu familier se noue,
A l'infini respect de toi qui couvre mes réves.
Et l'île en elle, à la dérive
Et l'aile en il, captive;

Et volent et mélangent les chevelures à l'éolienne

Pour faire des arabesques.

Arieth, Vire, 1984












(image www.yogi-tougoudou.com)
"Dans ses cheveux, un extrait d’un poème
de
Safiou El Din El Hili (1277-1339)"